L'original :
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Les amoureux fervents et les savants austèresAiment également, dans leur mûre saison,Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.Amis de la science et de la volupté,Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.Ils prennent en songeant les nobles attitudesDes grands sphinx allongés au fond des solitudes,Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,Etoilent vaguement leurs prunelles mystiquesBaudelaire, donc
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Chats parents d'âme (le rap)
(à Ganja, de la part de papa)
Amants pas flagada et savants pas marrants
Agés, semblablement cherchent à s'emparer
De chats d'appartement, braves sans déparer,
Parents raplapla d'âme à l'âtre se carrant.
Cet as des sens cachés, ce crack des falbalas
Ne cherche pas bla-bla, éclat, sarabande!
Baal a tenté le cha-cha-cha: "Dans ma bande!"
Le chat n'a pas lâché l'âme à ces tralalas
Artaban fat d'abattage racé grand sang
Le chat lent, ce nabab à clé crâne en pensant
A des sables cédant - le grand rêve n'est bast!
Là, la base, abracadabra!, crac!, éclate!
Des carats cassés dansent en rare ballast,
Astres ramassés dans l'extase béate.
Nous mourirons, nos chats aussi
Diafoirus bourrus, Casanova cagots...
Nous aimons pourtant nos Rodomont finissant,
Impuissants turcs, falots à ronrons croupissant
Loin d'un coin trop connu, marmonnant aux fagots.
Nimbus aux tons d'Ubu, Don Juan trop glissants,
Ils ont cru aux ragots - Pour ça ils ont couru! -
Qu'un vil Rotomago soufflait, fort m'as-tu-vu,
Aux inconstants imbus soumis au Tout-Puissant.
Raminagrobis pâlots, d'Artagnan trouillards
Ils partiront, disparaissant dans un brouillard
Qu'aucun vivant n'a vu sans jouïr d'un gros trac.
L'os du dos n'aura plus alors qu'un air couillon.
Sac vacant, du toc, du jus collant au tarmac...
De calots morts, du pus coulant à gros bouillons.
Les femelles
Expertes sévères et démentes Eve
Espèrent gémellement, en replet terme,
Etre près d'êtres chers, et tendres et fermes,
Frères de repères, pépères de Clèves.
Exégètes de l'excellence et des excès,
Elles se terrent en géhenne éternelle.
Le Pervers, serpent, teste l'erre des belles ?
Elles ne cèdent! Cet éphèbe en est vexé!
Elles s'éventent en lents gestes d'esthètes
Et le désert cerne ces lèvres secrètes,
Près de se refermer, de trêve empêché-es.
St-Elme en zèbre les extrêmes vertèbres
Et le sel de perles sélectes léché-es
Fend les fenêtres des éthérés cérèbres !
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Nos bleus russes, nos Belzébuth (leur noble et rusé minois)
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Scientifiques zélés comme foudroyés
En leur temps empesés, chérissent ensemble
Félins silencieux, fiers d'un bleu noble
Fidèles en cieux, toujours près du foyer
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Ils trouvent bonheur et su où bon leur semble
Se délectent de sueurs gore en vidéo
Lucifer s'eût énuqué pour leurs rodéos
Si leur liberté n'eût montré gros dos - Nos bleus!
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L'ombre est sélective et ils soignent leur minois
Quelles clés, leurs songes ? Pour nous, c'est du chinois !
En leur rêve plongent ceux qui s'en sont cru hors...
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Leur moelle électrique est belle... et longue en finnois
Leurs yeux sont friqués, poudre qu'on eût cru or
Si l'on n'eût été, déçu, celui qui s'y noie.
P#trice
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A toutes fins utiles :
Gore : adj. inv. (ouf!)
S'énuquer : (Suisse) "s'en casser la nuque" (on ne contrepète pas, s'il vous plaît)
Cruor : (rare et did.) empr. par la terminol. méd. au lat. class. cruor "sang rouge, sang qui coule"
Le bleu russe est un chat au pelage soyeux, presque bleu, et aux yeux vert dollar